La situation sécuritaire au Mali, en particulier dans la région du Gourma, reste critique. Face à la menace jihadiste grandissante, la force française Barkhane a intensifié ses opérations. Récemment, une dizaine de jihadistes ont été éliminés ou capturés lors d’une opération conjointe entre les armées française et burkinabè, illustrant un retour en force de l’engagement militaire français dans la région. Mais qu’est-ce que cela signifie réellement pour la stabilité de la zone et le rôle de Barkhane ?
Sommaire
Une mission essentielle pour la sécurité du Sahel
Depuis 2014, l’opération Barkhane a pour objectif de lutter contre le terrorisme au Sahel. Cette vaste région, comprenant des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est devenue le théâtre d’affrontements constants entre les forces armées et les groupes jihadistes affiliés à des organisations comme l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et Ansaroul Islam.
L’opération récente dans la région du Gourma, frontalière avec le Burkina Faso, montre que Barkhane reste une force clé dans la lutte contre ces groupes armés. En menant des actions aéroterrestres conjointes, les militaires français et burkinabè ont ciblé des sanctuaires jihadistes, éliminant plusieurs combattants et saisissant des armes. Cette coopération est essentielle, car elle permet de coordonner les efforts de lutte contre le terrorisme sur un terrain où les frontières sont poreuses et où les jihadistes circulent librement.
La montée des violences au Burkina Faso
Si le Mali reste au cœur de l’opération Barkhane, la situation au Burkina Faso s’est dégradée depuis 2015. Le nord du pays, frontalier du Gourma malien, est pris dans une spirale de violences. Des groupes jihadistes y sèment la terreur, rendant la situation de plus en plus incontrôlable pour les autorités burkinabè. Face à cette escalade, l’intervention de Barkhane, qui a récemment étendu son champ d’action à cette région, est perçue comme un soutien crucial.
Cette collaboration entre les forces françaises et burkinabè, officialisée par un accord en 2018, est une première d’une telle ampleur. En menant des opérations conjointes, les deux armées unissent leurs forces pour tenter de stabiliser la zone. L’objectif est clair : empêcher les jihadistes de s’installer durablement dans ces régions et de poursuivre leurs attaques contre les populations civiles.
L’avenir de l’engagement militaire français dans la région
L’opération Barkhane est devenue un pilier de la lutte contre le terrorisme au Sahel, mais elle suscite aussi des interrogations. Jusqu’à quand la France continuera-t-elle d’intervenir militairement dans cette région ? Et surtout, est-ce suffisant pour assurer une paix durable ? Si les récentes opérations montrent une efficacité militaire indéniable, elles ne règlent pas les causes profondes du conflit.
La stabilisation de la région du Gourma et du nord du Burkina Faso nécessitera non seulement des efforts militaires, mais aussi des initiatives politiques et économiques pour redonner espoir aux populations locales et affaiblir l’influence des groupes jihadistes. La France, aux côtés des pays du G5 Sahel, devra sans doute repenser son approche pour permettre une transition vers une sécurité durable.
En somme, les opérations récentes de Barkhane dans le Gourma témoignent d’une volonté de la France et de ses partenaires de reprendre la main face à la menace jihadiste. Si les actions militaires sont essentielles pour maintenir la pression sur les groupes armés, elles ne suffiront pas à elles seules à pacifier durablement la région. Une coopération renforcée entre les États du Sahel et des réponses globales aux enjeux locaux seront nécessaires pour construire un avenir plus stable.