La crise du Covid-19 a provoqué un véritable tremblement de terre sur les marchés financiers en 2020. Si nous avons assisté à une chute spectaculaire en mars, suivie d’un rebond étonnant, la menace d’un deuxième krach boursier plane encore aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que derrière les apparences de stabilité se cachent des fragilités profondes. Alors, comment expliquer cette possible nouvelle secousse et quels en seraient les impacts ? Décryptons ensemble.
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Un rebond boursier trompeur : quand l’illusion cache la réalité
Depuis mars 2020, les marchés financiers ont montré une capacité étonnante à rebondir. Pourtant, ce rebond repose sur des bases fragiles. Deux acronymes résument bien la situation actuelle : FOMO et TINA. FOMO, pour « Fear of Missing Out », traduit la peur des investisseurs de manquer une opportunité de gains rapides. TINA, pour « There is No Alternative », reflète l’idée que face à des taux d’intérêt très bas, il n’existe pas d’alternative aux actions pour obtenir du rendement. Mais attention, cette euphorie pourrait être trompeuse.
Les fondamentaux économiques ne sont pas au rendez-vous : des secteurs entiers (tourisme, hôtellerie, transport aérien) sont à genoux, et de nombreuses entreprises peinent à survivre malgré les aides d’urgence. Le déséquilibre entre l’économie réelle et les performances des marchés est devenu criant. À force de jouer avec des valeurs gonflées artificiellement, les investisseurs prennent un risque énorme, et un deuxième krach pourrait être plus violent que celui de mars.
La menace des faillites en chaîne : un effet domino inévitable
L’une des plus grandes inquiétudes aujourd’hui concerne les faillites massives. Aux États-Unis, le secteur du gaz de schiste est en ruine, et les secteurs du tourisme, de la distribution et de l’hôtellerie ne sont pas en meilleure posture. À cela s’ajoutent les créances irrécouvrables des particuliers, frappés par un chômage galopant.
La situation est similaire en Europe, où le PIB des grandes économies va s’effondrer : une baisse de 11 % pour la zone euro est prévue, avec des chutes encore plus marquées pour des pays comme la France, l’Italie ou l’Espagne. Si les faillites d’entreprises se multiplient, les banques qui les financent seront directement touchées, provoquant un effet domino difficile à contenir. Les provisions massives déjà passées par certaines banques, comme UniCredit en Italie, sont un signe avant-coureur de cette tempête financière à venir.
Hyperinflation et banques centrales : le dernier rempart ou la dernière erreur ?
Les banques centrales ont joué un rôle clé dans la stabilisation des marchés lors du premier choc de 2020. Le Quantitative Easing (QE), ou assouplissement quantitatif, est devenu la solution privilégiée des banques centrales pour injecter de l’argent dans l’économie. Mais ce mécanisme n’est pas sans risque. En effet, en imprimant de la monnaie à grande échelle, les banques centrales pourraient provoquer une hyperinflation, à l’image de ce qui s’est produit dans la République de Weimar après la Première Guerre mondiale.
Certaines banques centrales, comme celles du Japon et de la Suisse, achètent même des actions pour soutenir les cours, ce qui fausse encore davantage les marchés. Si cette stratégie venait à se généraliser, les banques centrales risqueraient d’aggraver la crise plutôt que de la résoudre.
Un deuxième krach est-il inévitable ?
Face à des fondamentaux économiques affaiblis, à des faillites en cascade et à une intervention massive mais risquée des banques centrales, un deuxième krach boursier semble de plus en plus probable. Les investisseurs doivent garder à l’esprit que l’euphorie actuelle des marchés ne reflète pas la réalité de l’économie mondiale.
En anticipant un tel scénario, il est essentiel de rester prudent et de diversifier ses investissements pour se protéger d’une éventuelle tempête. Car si la finance peut sembler jouer à cache-cache avec la réalité, la vérité finit toujours par rattraper les marchés.