Autrice ou auteure : quel est le féminin du mot auteur ?

« Autrice » ou « auteure » ? Décryptez l’usage et les nuances de ces deux formes pour choisir le féminin de « auteur » qui vous convient !

La langue française et ses subtilités… Voilà un débat qui agite les esprits depuis des lustres : faut-il dire « autrice » ou « auteure » pour désigner une femme qui écrit ? Cette question, loin d’être anodine, soulève des enjeux linguistiques, historiques et sociétaux passionnants. Plongeons-nous dans cette controverse grammaticale avec l’esprit affûté qui sied à un tel sujet.

Le féminin du mot auteur peut être autrice ou auteure, les deux formes étant aujourd’hui acceptées.

L’origine du débat : une histoire de genre(s)

Le mot « auteur » vient du latin « auctor », qui désignait celui qui augmente, qui fait progresser. Mais voilà, en français, les noms de métiers ou de fonctions ont longtemps été cantonnés au masculin. Quelle ironie pour une langue réputée si raffinée !

Pourtant, dès le Moyen Âge, on trouve des traces du terme « autrice ». Oui, vous avez bien lu ! Cette forme féminine n’est pas une invention moderne des féministes enragées. Elle a simplement été mise au placard pendant des siècles, victime d’une vision patriarcale de la société et de la culture.

Avec l’émancipation des femmes et leur entrée massive dans le monde littéraire, la question s’est naturellement posée : comment les désigner ? C’est là que le débat entre « autrice » et « auteure » a pris son envol, tel un phénix renaissant des cendres de l’histoire linguistique.

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Autrice vs auteure : le match des féminins

Dans ce combat linguistique qui n’a rien à envier aux joutes littéraires d’antan, chaque camp a ses arguments. Examinons-les avec l’œil acéré d’une libre-penseuse :

Les partisans d’autrice avancent que :

  • C’est la forme étymologiquement correcte, dérivée directement du latin « auctrix »
  • Elle suit la logique de formation des féminins en « -trice » (acteur/actrice, directeur/directrice)
  • Son usage est attesté depuis le XVIe siècle

Les défenseurs d’auteure, eux, arguent que :

  • C’est une forme plus moderne et moins connotée
  • Elle respecte la tendance actuelle de féminisation des noms (ingénieur/ingénieure, professeur/professeure)
  • Elle est plus largement acceptée dans le monde francophone, notamment au Québec

Alors, qui a raison ? Eh bien, figurez-vous que l’Académie française, cette vénérable institution gardienne de notre langue, a longtemps botté en touche. Ce n’est qu’en 2019 qu’elle a fini par admettre… les deux formes ! Voilà qui arrange tout le monde, n’est-ce pas ?

Autrice ou auteure : quel est le féminin du mot auteur ?

Le choix des mots : un acte politique ?

Derrière ce débat apparemment anodin se cache en réalité un enjeu de taille : la place des femmes dans la société et la culture. Car les mots, loin d’être de simples outils de communication, façonnent notre perception du monde.

Utiliser « autrice » ou « auteure », c’est affirmer haut et fort que les femmes ont leur place dans le monde littéraire. C’est rendre visible ce qui a longtemps été occulté. Et ça, mes amis, c’est un acte éminemment politique !

Mais attention, ne tombons pas dans le piège de l’extrémisme linguistique. La langue est vivante, elle évolue. Ce qui compte, c’est l’usage. Et l’usage, aujourd’hui, tend vers une cohabitation pacifique des deux termes.

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TermeAvantagesInconvénients
AutriceÉtymologiquement correct, historiquement attestéPeut sembler désuet ou militant
AuteureModerne, largement acceptéMoins conforme à la logique de formation des féminins

Et maintenant, on fait quoi ?

Face à ce dilemme cornélien, que faire ? Eh bien, choisissez ! Oui, vous avez bien lu. La beauté de cette situation, c’est que vous avez le choix. Utilisez le terme qui vous parle le plus, celui qui résonne avec votre sensibilité linguistique et vos convictions.

L’essentiel est de rester cohérent dans vos écrits. Si vous optez pour « autrice », tenez-vous y. Si « auteure » vous sied mieux, parfait ! L’important est de reconnaître et de valoriser le travail des femmes écrivains, quel que soit le terme utilisé.

Et si vraiment vous ne parvenez pas à vous décider, il vous reste toujours la solution de l’épicène « auteur », utilisé indifféremment pour les hommes et les femmes. Mais avouez que ce serait un peu dommage de se priver de cette richesse linguistique, non ?

En fin de compte, ce débat nous rappelle que la langue est un organisme vivant, en constante évolution. Elle reflète les changements de notre société, ses questionnements, ses avancées. Alors, plutôt que de nous diviser, laissons cette diversité nous enrichir. Après tout, n’est-ce pas là la beauté de la littérature ?

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