La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim a fait couler beaucoup d’encre. Entre décisions politiques, préoccupations écologiques et enjeux économiques, ce choix ne cesse de diviser. Mais une plainte déposée par Bruno Comby, Président de l’Association des Écologistes Pour le Nucléaire (AEPN), soulève un débat encore plus profond : la légitimité de cette fermeture. Revenons sur les éléments clés de cette affaire qui touche à la fois aux intérêts nationaux et aux enjeux de notre production énergétique.
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Pourquoi cette plainte contre la fermeture de Fessenheim ?
La plainte déposée par Bruno Comby repose sur des accusations graves : abus de bien social, abus de pouvoir, financement illégal de campagne et achat de suffrages. Ces motifs s’articulent autour d’une idée principale : la fermeture de Fessenheim n’a pas été dictée par des préoccupations environnementales ou techniques, mais par des intérêts électoraux et des arrangements politiques.
Pour les plaignants, il est clair que cette fermeture prématurée n’avait aucune raison objective. La centrale, bien que plus ancienne que d’autres en France, avait encore la capacité de fonctionner pendant plusieurs années selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). L’âge et la situation sismique, deux prétextes avancés, n’auraient donc pas suffi pour justifier l’arrêt de la centrale.
Une fermeture au détriment de l’intérêt public
Le véritable point d’achoppement ici concerne le gaspillage financier et écologique que représente cette fermeture. Avec Fessenheim, la France perd une source d’électricité décarbonée, essentielle à l’époque où la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité. En fermant cette centrale sans mettre en place une alternative équivalente, le risque est de voir une augmentation des émissions de CO2, notamment en augmentant l’importation de gaz naturel, voire la prolongation de l’exploitation des centrales à charbon comme celle de Cordemais.
Cette fermeture va également peser lourd sur les finances publiques et sur l’entreprise EDF. Les indemnités à verser aux actionnaires minoritaires et à ses partenaires, ainsi que les conséquences sociales pour la région de Fessenheim, représentent un gaspillage économique majeur, évalué à des milliards d’euros. Tout cela au nom d’un accord politique qui, selon la plainte, n’a aucune légitimité.
Vers un réexamen des politiques énergétiques ?
Au-delà du cas de Fessenheim, cette affaire pose la question plus large de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), un document clé qui fixe les orientations énergétiques de la France pour les années à venir. Si la fermeture de Fessenheim est déjà actée, il est encore temps, selon les plaignants, de revoir les futures décisions concernant d’autres réacteurs.
L’arrêt prématuré des réacteurs, alors que les énergies renouvelables ne peuvent pas encore prendre le relais de manière fiable, expose la France à des risques de black-out électriques. Il est donc crucial, pour éviter ces scénarios, de réfléchir à un mix énergétique stable et décarboné, incluant notamment le nucléaire.
Une décision contestée qui pourrait changer la donne
La plainte déposée contre la fermeture de Fessenheim ne se limite pas à une bataille juridique. Elle symbolise un combat plus large sur la manière dont la France doit gérer son avenir énergétique. La fermeture de centrales nucléaires comme Fessenheim pourrait avoir des conséquences écologiques et économiques majeures si elle n’est pas accompagnée de solutions viables et durables.
Le débat est loin d’être clos, et cette plainte pourrait bien relancer une réflexion collective sur les choix à faire pour l’avenir de notre énergie.