Française des Jeux, PMA : quand l’État change de rôle

Un an après les premières manifestations des Gilets jaunes, la France est toujours en quête de réponses face à un pouvoir qui semble flou sur ses priorités. Mais au-delà des revendications sur le pouvoir d’achat, une autre question se pose : que fait réellement l’État avec nos services publics et nos droits individuels ? Entre la privatisation de la Française des Jeux (FDJ) et la légalisation de la PMA pour toutes, on observe un changement de paradigme. Voyons ensemble ce qui se cache derrière ces décisions et pourquoi il est crucial d’y voir plus clair.

Vendre la Française des Jeux : une fausse bonne idée ?

La Française des Jeux, c’est cette institution que l’on associe souvent aux tickets à gratter ou aux tirages du Loto, mais son histoire est bien plus complexe. Créée pour soutenir les anciens combattants après la Première Guerre mondiale, elle est toujours perçue comme un symbole de l’État veillant à encadrer moralement les jeux d’argent. Alors pourquoi vendre ?

Le gouvernement justifie cette privatisation par une logique économique : renflouer les caisses de l’État. Pourtant, la FDJ est rentable et rapporte de l’argent chaque année. La vendre, c’est se priver de revenus stables pour un gain immédiat. Mais ce n’est pas tout. En passant sous le contrôle du privé, la FDJ perdra cet encadrement moral qui évitait jusqu’ici les dérives liées aux jeux d’argent.

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Imaginez des entreprises peu scrupuleuses prendre les rênes, multipliant les paris en ligne et poussant à la dépendance. La France pourrait alors se rapprocher des pays où les bookmakers règnent en maître, avec leur lot de scandales et de paris truqués. Bref, la privatisation de la FDJ pose une vraie question : l’État ne devrait-il pas continuer à protéger les citoyens face aux dérives possibles des jeux d’argent ?

PMA pour toutes : un pas vers plus de libertés, mais à quel prix ?

En parallèle, le gouvernement avance sur un autre terrain : la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes, y compris pour les femmes seules et les couples de femmes. Cette décision est perçue par certains comme une avancée vers plus d’égalité, mais elle soulève également des questions. Si la PMA permet à des femmes de devenir mères sans partenaire masculin, cela nous conduit à un débat plus large sur l’avenir de la parentalité et le rôle de l’État dans la régulation des droits individuels.

Certains craignent que la PMA soit une étape vers la GPA (gestation pour autrui), où des femmes porteront les enfants d’autres personnes contre rémunération. Si cela devient une réalité, nous entrerions dans une société où l’enfant pourrait être perçu comme un produit, avec des critères et des choix dictés par des besoins et des attentes spécifiques. Cette idée est loin d’être anodine : l’État, qui se retire de certains domaines économiques, semble vouloir contrôler davantage nos choix de vie personnelle.

L’État : de l’économie à la vie privée

Ce qui est frappant, c’est la façon dont l’État se désengage de l’économie, en vendant des actifs stratégiques comme la FDJ ou les Aéroports de Paris, tout en intervenant de plus en plus dans la vie privée des citoyens. D’un côté, l’État laisse les marchés financiers prendre le contrôle de secteurs qui rapportaient traditionnellement à la collectivité ; de l’autre, il encadre les décisions sur la reproduction, la famille, et bientôt peut-être la GPA. On pourrait dire que l’État se retire là où il devrait agir, et s’engage là où il devrait se montrer plus discret.

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Cette contradiction entre libéralisme économique et interventionnisme sociétal est au cœur du débat. En vendant la FDJ, l’État cède à la logique de marché ; en permettant la PMA pour toutes, il influence des choix très personnels. Alors que le mouvement des Gilets jaunes dénonçait une perte de pouvoir d’achat, il y a aussi une perte de contrôle collectif sur les valeurs et les services publics qui définissent notre société.

Vers une nouvelle réflexion politique…

Face à ces enjeux, il est temps de se poser une vraie question : quel rôle voulons-nous que l’État joue dans nos vies ? Vendre la FDJ peut sembler anodin, tout comme la légalisation de la PMA peut paraître un progrès pour certains. Mais ces décisions font partie d’un système plus large, où l’économie de marché et les droits individuels prennent le pas sur l’intérêt général et le rôle protecteur de l’État.

Les Gilets jaunes ont soulevé la question du pouvoir d’achat, mais le vrai combat pourrait bien être celui de la redéfinition du rôle de l’État dans notre quotidien. Ne devrions-nous pas exiger que l’État continue à nous protéger, que ce soit face aux dérives du marché ou dans nos choix de vie ?

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