Mayotte, ce 101ᵉ département français niché au cœur de l’océan Indien, fait régulièrement la une des journaux. L’île fait face à une situation démographique et sociale extrêmement complexe, où se mêlent immigration, sous-développement et tensions économiques. Pourtant, derrière les chiffres et les rapports, il semble que des décisions se prennent en coulisses, des décisions qui pourraient bien redéfinir l’avenir de Mayotte. Alors, est-ce que l’île est laissée à la dérive, ou assiste-t-on à une réorganisation discrète de ses enjeux ?
Sommaire
Une immigration galopante et incontrôlée
L’INSEE a récemment révélé qu’en 2017, près de 48 % de la population de Mayotte était de nationalité étrangère, dont la grande majorité était d’origine comorienne. Cependant, ce chiffre, déjà frappant, pourrait être sous-estimé. Une grande partie des étrangers en situation irrégulière refuse de se faire recenser, ce qui fausse la réalité. Ajoutons à cela les 9 400 naissances recensées en 2018, dont 74 % concernent des parents étrangers, et nous obtenons un tableau encore plus alarmant.
La situation est telle qu’on peut estimer que 60 % des habitants de l’île sont étrangers, dont la moitié en situation clandestine. Mayotte n’est plus vraiment « française », du moins pas dans son équilibre démographique. Et cela pose un problème pour la gestion des infrastructures publiques, qu’elles soient sanitaires, éducatives ou économiques.
Des accords secrets avec les Comores ?
Le président Emmanuel Macron a annoncé sa venue sur l’île, mais un passage discret par Moroni, la capitale des Comores, suscite des interrogations. Que vient-il y négocier ? On parle d’un possible accord sur la suppression du visa Balladur, ce document nécessaire pour limiter les flux migratoires entre les Comores et Mayotte. Mais il est fort possible que derrière cet accord se cache une volonté plus large de redéfinir le statut de l’île.
Des rumeurs évoquent l’idée d’un Co-État entre la France et les Comores, une manière pour Paris de transférer une partie de la charge que représente Mayotte tout en préservant les apparences. Ce projet pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les habitants, qui craignent d’être « déplacés » en métropole pour éviter de faire face à une explosion démographique insoutenable sur place.
Des ressources économiques en jeu
Si l’immigration clandestine est un problème majeur, ce n’est pas le seul enjeu. ExxonMobil, le géant pétrolier américain, a récemment acquis 25 % des droits d’exploitation offshore dans les eaux comoriennes. Et devinez quoi ? Ils envisagent d’utiliser les infrastructures mahoraises pour leurs opérations. Le port de Longoni pourrait devenir une base logistique pour les opérations pétrolières, et les infrastructures médicales de Mayotte pourraient être mises à contribution pour soigner les accidents sur les plateformes.
Il est frappant de constater que les ressources des Comores pourraient profiter à des entreprises étrangères, sans que Mayotte ou même la France n’en tirent les principaux bénéfices. Total, par exemple, semble être mis à l’écart de cette affaire, malgré les compétences et les liens historiques de l’entreprise en Afrique.
Mayotte, un avenir en suspens ?
Mayotte se trouve à un tournant critique de son histoire. Entre une immigration incontrôlée, des accords diplomatiques sous le radar et des intérêts économiques internationaux, l’avenir de l’île est incertain. Ce qui est clair, c’est que les habitants de Mayotte semblent être les grands oubliés de ces tractations.
Alors, que deviendra cette île ? Sera-t-elle le théâtre d’une redistribution géopolitique dans l’ombre, ou est-elle simplement laissée à elle-même dans une situation de plus en plus instable ? Ce qui est sûr, c’est que l’avenir de Mayotte ne se jouera pas uniquement dans les bureaux parisiens, mais aussi sous l’influence de forces internationales qui dépassent de loin ses frontières insulaires.